1- Untergard

Untergard n'était rien d'autre à la base qu'une petite ville commerciale, traversée en son centre par la rivière Taub. Elle était tout de même assez prospère pour sa taille, les barges marchandes s'arrêtant là avant de continuer leur chemin plus au nord vers Grimminhagen. C'était aussi un petit carrefour avec une route qui partait à l'est vers le Hochland, au nord vers la cité de Middenheim, et à l'Ouest vers Delberz, cette dernière située sur la Route officielle qui traversait le Middenland. On pouvait y trouver de presque tout ici, pour peu qu'on ait les moyens de ses désirs. C'était un endroit rêvé pour n'importe quel vendeur itinérant. La Guilde des Marchands était d'ailleurs en pourparlers pour y organiser une foire commerciale dès l'an prochain, certaine de rencontrer un bon succès, et surtout remplir ses coffres au maximum.

C'était toutefois avant la tempête du Chaos. Et la position géographique enviable de la ville fût la raison de sa perte.

Lorsque les forces d'Archaon envahirent le Middenland, Untergard et son pont devinrent un emplacement des plus stratégiques. Khazrak, le plus grand seigneur de guerre des hommes-bêtes de la Drakwald, mais aussi ennemi juré du Comte Électeur du Middenland Boris Todbringer, mena une attaque surprise contre la ville d'Untergard. Les hommes-bêtes traversèrent l'enceinte de la ville et en prirent la partie orientale. Les défenseurs réussirent toutefois à défendre le pont, pendant une bataille qui dura neuf jours et neuf nuits. Les soldats impériaux et leurs alliés nains finirent par arriver pour prêter main forte, et renverse le cours des évènements. Incapable de mener à bien ses plans, Khazrak mit à sac la partie orientale de la ville avant de quitter pour mener ses troupes plus au Nord. On commença à enterrer les morts, brûler les cadavres d'hommes-bêtes et de mutants. Les soldats furent appelés à monter vers Middenheim, et lentement les régiments quittèrent la ville, qui retrouva une certaine tranquillité.

Vous vous êtes retrouvés d'une façon ou d'une autre mêlés à cette bataille, terminée depuis quelques semaines. Aujourd'hui, il ne reste qu'une petite centaine de survivants : quelques locaux qui ont perdu leur maison, veuves éplorées, orphelins braillards, commerçants ruinés, prêtres venus prêter main forte pour les obsèques, milice locale, soldats impériaux blessés et autres. La partie Est de la ville est totalement détruite, et abandonnée pour le moment. Quelques corps y pourrissent encore, mais les risques de maladie sont trop élevées pour encourager quiconque à s'aventurer de l'autre coté du pont.

Malgré la fin de la grande bataille, la ville est toujours en alerte. Toutes les personnes physiquement aptes doivent participer à sa défense : hommes, femmes et enfants assez grands pour tenir une arme. Chacun doit faire un tour de garde quotidien sur les murailles et la palissade de bois qui borde la rivière. Gerhard Schiller, capitaine de la garde locale et vétéran de nombreuses guerres, gère la ville de façon informelle pour le moment et s'assure du bon déroulement des opérations. Pour couronner le tout, une pluie sans fin s'abat sur Untergard depuis plusieurs jours. L'humeur générale est maussade, et c'est uniquement grâce à la poigne de fer et l'intransigeance de Schiller que tout reste en contrôle. Il n'y a d'ailleurs plus une goutte d'alcool en ville - du moins, officiellement- ce qui aide à maintenir la discipline.

****

Encore une autre nuit à ne dormir qu'un oeil. Les premières lueurs du soleil percent l'amoncellement de nuages, qui semblent vouloir de dissiper en ce doux matin. Après le déluge que vous avez vécu dernièrement, un peu de lumière est plus que bienvenue. Votre ventre gronde un peu, mais vous vous y êtes fait depuis le temps. La nourriture est rationnée, et la portion quotidienne n'est pas suffisante pour vous rassasier. Les plus téméraires sortent chasser et vendent leurs proies à fort prix, malgré la crainte de Schiller que tout ce qui soit dans la forêt ait été contaminé par la corruption. Cela n'empêche pas les habitants de s'arracher cette viande fraîche. À moins que votre bourse soit garnie, il est plus probable que vous vous rabattiez sur du rat grillé.

Dehors, vous entendez du bruit. Vous réalisez que les gens se rassemblent sur l'Ackerplatz, la place centrale de la ville.

Qu'est-ce qui peut bien s'y tramer ?

Les jours se suivaient et se ressemblaient, alors qu'une pluie drue inondait le paysage depuis des semaines. Les armées de l'Empereur étaient désormais parties, laissant derrière elles la jeune Magister, ainsi que son maître assigné, qui était plongé dans un intense coma. Victime du maléfice d'un puissant chaman homme-bête, le maitre était resté inconscient depuis la fin des combats. Aucun remède ni plante ne semblait pouvoir le sortir de cette torpeur, et la jeune fille craignait qu'il y laisse sa peau si des soins magiques ne lui étaient pas fournis au plus tôt. Hélas, comment trouver un magister compétent au beau milieu de la forêt? Nulle âme ne s'aventurait sur ces routes depuis que les hardes d'hommes-bêtes avaient assiégé la ville et détruit tous les villages environnants. Tous les soldats de l'Empereur et les Magisters avaient quitté depuis belle lurette pour combattre plus au Nord, et nul convoi ne semblait s'organiser pour remonter vers Middenheim. La demoiselle serait ainsi coincée à Untergard pour une durée indéterminée.

Heureusement, il y avait de quoi passer le temps. En tant que noble et érudite, Melicent jouait un rôle central dans la gestion de la ville. Elle tenait ainsi les comptes de l'approvisionnement en matériel de soins dans l'hospice géré par Granny Moescher. Elle aidait le prêtre Dietrich à préparer les cérémonies et prières quotidiennes, en plus de faire le ménage dans la paperasse du bureau du bourgmestre, aujourd'hui décédé. L'homme désormais en charge de la cité et de ses 75 âmes restantes était un soldat du nom de Gerhard Schiller. Rompu en tactiques militaires, il avait organisé la défense de la ville et était devenu en peu de temps un héros pour la populace. Il donnait quotidiennement les ordres afin de rebâtir les murs et assurer la surveillance constante de ce qui restait d'Untergard.

Le reste du temps, la jeune Magister le passaient en compagnie d'Augustin de Carcassonne, un noble Breton venu occire la menace du Chaos suite aux présages de sa déesse, la Dame du Lac. Il était charmant, possédait de bonnes manières et avait une conversation plaisante, au plaisir de la demoiselle. Toutefois, ses jours étaient comptés, le jeune n'homme n'attendant que sa monture se rétablisse afin de reprendre sa route pour continuer sa quête sacrée qui l'avait mené jusqu'à l'Empire. Quel dommage, Melicent allait bien s'ennuyer s'il n'était plus là pour égayer ses journées.

Il ne lui resterait plus qu'à s'occuper de ses tâches quotidiennes et assurer la surveillance de son maître.. En tant qu'apprentie, elle serait dans de beaux draps si elle devait s'aventurer seule sur les routes de l'Empire, sans Magister certifié pour assurer qu'elle ne commette pas de bêtises. La Magie était un art dangereux lorsque dans de mauvaises mains, et nul apprenti n'avait l'autorisation de quitter le Collège sans être accompagné.

Elle n'attendait plus qu'un miracle pour la sauver de ce trou à rats rempli de miséreux.

Voilà des mois que Ombre et moi avions débuté ce voyage, sans savoir quel périls nous affronterions. J'avais répondu à l'appel de la Dame, et j'allais faire preuve du courage qu'elle attendait de moi. Elle avait demandé ma présence en des lieux impies afin de prouver ma valeur à ses yeux. Ce serait mentir de dire que j'avais pas perdu espoir quelques fois de voir ma destinée s'accomplir, et pourtant, mu par une confiance profonde envers celle qui guidait mes pas, je continuais d'avancer sans relâche, suivant la route vers l'Est.

Après plusieurs semaines de pérégrinations dans ces contrées qui ne m'étaient point familières, je le sentis enfin : l'odeur du sang et de la guerre. Ombre aussi, puisqu'il s'étais mis à ruer frénétiquement à l'idée de se retrouver au combat. Puis les cris d'hommes et de bêtes, les explosions dans le noir. Voilà enfin la raison de ma présence, le moment tant attendu de démontrer ma vertu, la destinations vers laquelle ma Dame souhaitait me guider. Ma monture au galop, je fonçais sur le route jusqu'à me rendre aux aux palissade d'une ville ou l'ont m'ouvrit promptement afin que je puisse participer à ce combat. Des centaines d'homme semblaient défendre un pont contre une armée d'effroyables mutants et d'hommes-bêtes aux crocs et cornes démesurées. Rien pour m'effrayer moi, Sire Augustin de Carcassonne ! " Par la Dame !!" que je m'écriai, me lançant droit sur l'ennemi, faisant sauter les têtes de nos ennemis d'un coup d'épée. Déstabilisées, les horribles créatures se replièrent prestement, laissant le temps aux hommes le temps de respirer un peu.

Une fois la surprise passée, l'ennemi revint en force. Une courte prière pour ma Dame afin qu'elle me soutiennent dans cette épreuve vers laquelle elle m'avait elle-même guidée, ce fut le moment rêvée de lui montrer mon courage et ma détermination sans failles. Ma loyauté envers elle m'avait conduit jusqu'ici pour renvoyer ces engeances du chaos là d'où elles provenaient. Jour et nuit, nous combattions sans relâche et sans faiblir alors que l'ennemi revenait toujours en surnombre. Sept jours et sept nuits passèrent, lorsque les armées de l'Empereur arrivèrent enfin pour nous soutenir dans cet héroïque affrontement. Deux jours suffirent à mettre les hardes d'hommes-bêtes en déroute, qui s'enfuirent bien profondément dans la forêt. Nous ne pûmes célébrer cette victoire guère longtemps : les cadavres de nos frères d'armes s'empilaient sur la ville qui avait été totalement détruire lors de ce siège. Il fallait rebâtir rapidement la palissade avant que ces engeances ne reviennent nous attaquer lâchement en pleine nuit. Les ordre arrivèrent du plus haut gradé, le Capitaine Gerhard Schiller afin d'organiser les patrouilles et enterrer les morts. Ombre lu même avait été blessé à une patte, et je m'inquiétais gravement pour lui. Qu'allais-je devenir sans mon fidèle allié pour m'accompagner dans ma quête?

La ville grouillait de réfugiés, mendiants, soldats, nains et autre populace hétéroclite qui suivait l'armée. Une vieille dame du nom de Granny Moescher, qui habitait une ferme à l'extérieur de la ville, s'était proposée pour soigner mon cheval. J'étais prête à la payer généreusement pour ses services, et qu'elle vienne s'installer en ville, mais elle ne souhaitait ni de mon argent ni de ma protection. Elle m'offrit de surcroit de soigner une vilaine estafilade qui risquait de s'infecter. Et c'est en entrant dans son hopital de fortune que je La vis, et que j'eus le coup de foudre.

Elle avait la grâce et la beauté qui rivalisait avec la Dame du Lac, une jeune pucelle à peine sortie de l'enfance. Une personnalité du grand monde, à l'observer se mouvoir et s'exprimer. Une jeune femme de la haute société, une prétendante de choix qui saurait ravir mes parents et faire la fierté de la famille. Que faisait-elle ici dans ce trou perdu au milieu de nulle part ? Elle écrivait dans des registre, tenant gracieusement une plume, grattant le papier avec finesse et délicatesse. Et lorsqu'elle leva enfin les yeux sur mois, je me sentis tellement petit, tellement minuscule face à une telle âme. Son regard était perçant, hypnotisant, et je m'y serais perdu pendant des jours entiers, voire des années.

Je tentai de lui faire la conversation, mais elle m'ignora superbement, plongée qu'elle était dans les tâches importantes qui lui avaient été confiées. Qu'à cela ne tienne, je vint lui rendre visite quotidiennement pour lui tenir compagnie. Nul doute que ma présence serait fortement plus appréciée que celle de ces rustres sans manières qui tentaient par tous les moyens d'attirer son attention. C'est ainsi que je découvris qu'elle était arrivée en même temps que l'armée, escortée par un garde du corps que je reconnaissais avoir vu sur le champ de bataille. Un magister, une créature maléfique utilisant des arts interdits, quoi que fort utiles, il fallait en convenir. Ils étaient hélas trop dangereux pour être laissés en liberté ! Je me fis violence pour éviter contrarier la belle, qui semblaient bien angoissée de voir son ami plongé dans un sommeil sans fin, victime du même mal qu'il disait contrôler : une magie noire chamanique s'étant emparée de lui. Des quelques informations qu'elle daigna ma partager, il ne semblait pas être simplement un homme engagé par sa famille pour l'escorter, mais quelqu'un de proche, aussi je ne fis aucun commentaire désobligeant. Elle resta vague sur les raisons qui l'avaient apportée ici, et je ne me risquai pas sur ce terrain glissant.

Entretemps, un forgeron nain du nom de Urgrim me fit le service de revitaliser ma lame, qui avait grandement souffert de ces combats. Et je dus avouer que les nains savaient s'y prendre pour les armes, alors que mon épée revint plus belle et plus tranchante que jamais. Je compris l'importance de l'amitié entre les hommes de l'Empire et les nains qui vivaient dans cette contrée.

Alors que les armées avaient quitté depuis belle lurette, Granny Moescher m'annonça qu'Ombre était totalement rétabli, et que je pourrais reprendre la route dès que je le souhaitais. Bien que cette nouvelle me remplit de bonheur à l'idée des nouvelles aventures qui m'attendais pour la suite de ma quête, je ne put m'empêcher d'avoir un pincement au coeur. Je n'avais point envie de quitter Melicent, cette noble dont je m'étais épris dans les dernières semaines. Peut-être accepterait-elle de m'accompagner pour Middenheim? L'on racontait que les combats étaient terminés là-bas, et elle pourrait plus facilement trouver une personne compétente pour soigner le mal qui rongeait l'âme de son ami. J'avais bien peur qu'il ne tienne plus très longtemps s'il ne recevait pas des soins plus appropriés.

Par les burnes de Grimnir, c'que j'avais envie de partir de cette ville barbante ! Cette fichue pluie me rend encore plus maussade qu'à l'habitude. Je n'ai presque plus de tabac pour ma pipe, et voilà que j'ai terminé le tonneau de bière que c'te Chevalier de la Bretonnie m'avait déniché y'a pas long. Normalement j'n'aurais jamais accepté un paiement aussi pitoyable pour réparer une lame, surtout provenant d'un humain qui provient d'une famille de nobliau plein aux as, mais les temps sont c'qu'ils sont, la bière se fait rare et devient une denrée précieuse ! Un bon p'tit gars celui-là, le coeur à la bonne place bien qu'il regarde la populace de haut. Y'a bien qu'l'a ptite demoiselle qui semble attirer son attention, une magister venue supporter les efforts de l'armée de l'Empereur. D'habitude j'les aime pas trop ceux-là, mais faut reconnaître qu'ils sont utiles, quoi qu'un peu dérangés. Dans tous les cas, la p'tite se tient tranquille, coincée ici comme nous autres. J'ai pas trop compris pourquoi elle n'était pas repartie encore, je pense qu'y'a son maître trop gravement amoché qui est resté ici, et voilà qu'elle peut pas partir sans lui. Normalement j'laisserais un apprenti s'en aller, mais on parle de magister ici... Mouais... mieux vaut qu'elle reste ici plutôt que de risquer de foutre le feu partout. Y peuvent être dangereux ceux-là, il faut les avoir à l'oeil.

Bon, faut bin sortir du lit et j'me tire difficilement de là, ma jambe me fait toujours un mal de chien. Une de leur saleté d'armes malpropres à ces fichues bêtes, elle m'a traversé la cuisse comme du beure. Saleté de merdeux, à cause d'eux m'voilà coincé dans ce fichu trou à rat. L'pire c'est que j'm'inquiète, j'ai eu de la misère à lever mon marteau pour réparer la lame du chevalier. J'espère que ça va finir par se replacer, parce que j'sais pas c'que j'vais faire de ma vie si j'peux pu faire d'la forge. Quelle honte pour Ugrim Gottrison, fils d'une lignée de forgerons d'excellence.

Voilà que j'sors dehors, et enfin c'te pluie a fichu le camp! Enfin un peu de soleil. Ça va m'calmer l'humeur en peu, à défaut d'avoir de quoi à boire. Y'a les gens qui s'regroupent dehors, ils ont l'air content, les bonnes femmes jacassent. J'vois l'nobliau qui est dejà la, en compagnie de la p'tite demoiselle. J'vais les voir, c'est pas comme si j'avais vraiment connu d'autre monde ici sauf le Capitaine d'la garde que j'ai donné un coup d'main pour reconstruire la palissade.

" Pis, mon gars ? T'as pu essayer l'épée ? Tout est bon ? "

Mouais, j'sais pas trop d'quoi lui jaser, j'suis pas reconnu pour avoir la conversation facile.

Encore une journée de plus coincé dans ce trou à rat. À ce rythme, tous les humains de la place mourraient de vieillesse. Je n'en pouvais plus de passer mes jours avec ces rustres, ces blessés qui se lamentaient sans cesse et ces ignares qui venaient me demander conseil. Et pour quelle paie ? Depuis le départ de l'armée, me voilà qui faisait tout ce boulot gratuitement ! Si ce n'étais de moi, j'étoufferais ces lépreux dans leur sommeil. Mais je ne serais pas plus avancé, toujours coincé ici en attendant qu'un nouveau convoi passe en direction de Altdorf. Au moins là-bas je pourrais travailler un peu en attendant que la guerre se calme et que je puisse retourner dans mon laboratoire. J'avais espoir que mon associé ait crevé afin que je puisse reprendre la business pour moi seul, et ainsi avoir une belle surprise lors de mon retour à Middenheim.

Dans tous les cas, le soleil s'était finalement point le bout de nez et je m'extirpai de la maison dans laquelle j'avais installé mes choses. Deux chasseurs qui se promenaient dans les environs me ramenaient du matériel afin que je puisse produire des potions. L'idée de rajouter un élément pour rendre les décoction empoisonnées m'avaient passé dans l'esprit, mais les suspicions se feraient vite en ma direction. La vieille Moescher se douterai instantanément que cela viendrait de moi. Je n'étais pas capable de la sentir celle-là, une drôle d'humaine qui ne m'inspirait pas confiance du tout, contrairement à tous les villageois qui étaient en béatitude devant elle. Pas moyen de craquer l'image de sainte dans laquelle elle se drapait malgré tous mes efforts. Malheureusement le village était trop petit et il était risqué que cela se retourne contre moi, un simple elfe sans défense. Je me tapissais donc dans mon labo de fortune, attendant le bon moment pour fuir cet endroit pourri.

À l'extérieur, je mis mon plus beau sourire sur mon visage, me faisant le plus avenant possible. Un respectueux signe de tête pour ceux qui passaient devant moi, un simple "bonjour" pour ceux qui daignaient m'adresser la parole, mon regard fit rapidement le tour de la populace. Des gueux, la jeune noble et son chevalier qui ne la lâchait pas d'une semelle, un nain qui s'était lié d'amitié avec le chevalier. Le même monde barbant à chaque jour, cela me donnait l'envie de me jeter en bas du pont. Au moins le soleil était revenu, la journée avait quand même son bon coté.

En ce bon matin nuageux, alors que la pluie semblait vouloir se calmer, Gunther était revenu à Untergard avec quelques lièvres accrochés à sa ceinture, ainsi qu'un jeune faon sur l'épaule. En temps normal, le chasseur n'aurait pas pris un petit en ce printemps. Mais en ces temps difficiles, avec le nombre d'orphelins qu'il fallait nourrir au village, il y avait des sacrifices qu'il se devait de faire. Ces enfants avaient deja suffisamment souffert après avoir perdu leurs parents lors de la bataille. Taal serait remercié à la hauteur lorsqu'il sera le temps, sa générosité sans bornes avait permis à tous ces enfants de survivre malgré la rareté de la nourriture.

Ces derniers temps, la chasse n'avait pas été des meilleures. Les hardes du Chaos avait dérangé la forêt et tous les animaux avaient fui. Les sources d'eau avaient été corrompues, des créatures aux mutation effrayantes étaient apparues dans les bois. Pendant un moment, le capitaine Schiller n'était même pas certain si les animaux pouvaient être consommés sans danger. Le Gunther avait émis des réserves semblables, jusqu'à ce qu'il soit certain que la chaos avait disparu de la forêt. Le capitaine n'était pas de cet avis, mais fermait les yeux sur les activités du chasseur.

Après être allé porter le gibier auprès de Granny Moescher, Gunther revint au village, non sans saluer tous les villageois et prendre des nouvelles de ceux qu'il n'avait pas vu depuis quelques jours. Sur la place publique, il vit le chevalier a la demoiselle, prenant soin de rester éloigné d'eux. Il fit un respectueux signe de tête à l'elfe qu'il fournissait en plantes médicinales, ainsi qu'à d'autres personnes, puis se tint en retrait pour voir ce qui attirait les gens sur la place publique.

Melicent sorti à l'extérieur, non sans couvrir son regard, légèrement brusquée par l'apparition des rayons de soleil. Voila des semaines que la pluie était venue obscurcir le ciel, comme si les dieux eux-mêmes ne pouvaient retenir leurs larmes face à la désolation de l'Empire qui avait été attaqué par les engeances chaotiques. Une fois habituée  à la luminosité soudaine, la jeune femme cligna des yeux plusieurs fois pour observer toute la populace qui s'était rassemblée sur la place publique. Que cela faisait du bien de voir les gens heureux comme ça! La température y était certainement pour quelque chose, et la jeune sorcière sentit son coeur se réchauffer. Elle le sut immédiatement, cette journée allait être merveilleuse !

Dehors, la populace salua la jeune noble poliment d'un signe de tête pour reconnaître sa présence et ensuite s'en désintéresser. Tous savaient qu'il ne fallait pas importuner un noble, et le mieux était de s'en tenir loin ! Après le respect de base qui lui était du à son ascendance, les habitants d'Untergard se désintéressaient normalement rapidement de la jeune femme. Peu de personnes semblaient au courant de ses aptitudes magiques, et mieux valait faire profil bas. Les magisters n'étaient pas vraiment appréciés auprès de la population, et la belle n'avait pas envie d'avoir une cible sur son dos dans ce village reculé où elle ne connaissait pas vraiment personne, et où ses alliés se faisaient rares. Tant que son maître n'était pas rétabli, la pauvre était plus vulnérable que jamais. Surtout, il ne falllait pas qu'Augustin, le chevalier bretonnien, l'apprenne. De toutes les personnes qu'elle avait rencontré, jamais elle n'avais vu une personne qui méprisait autant les manipulateurs de magie ! Melicent était certes habituée à la méfiance, mais pas la haine. Mieux valait se faire passer pour une noble coincée dans ce village par des circonstances obscures, et le chevalier semblait bien accepter cette raison puisqu'il n'avait pas questionné plus en profondeur.

Sinon, Melicent était bien contente de l'avoir a ses coté. Lorsque les deux n'étaient pas occupés à des tâches pour la protection d'Untergard, ils avaient souvent des conversation fort intéressantes, facilitée par leur ascendance noble qu'ils partagaient en commun. D'ailleurs, la jeune femme lui fit un sourire lorsqu'Augustin sortit à l'extérieur pour venir la rejoindre. Mais avant même qu'elle ne puisse entamer un conversation, voilà que le nain qui avait réparé son épée venait s'incruster auprès d'eux. La magister n'avait surtout pas envie de discuter de ces choses de guerriers, les commérages de bonne femme parurent soudainement très attrayants.

L'on racontait que le Capitaine Schiller avait une annonce à faire, et ce ne fut pas trop long que la jeune femme se retrouva parmi un cercle de femmes qui se racontaient les derniers ragots du jour...

Rumeurs:

Je m'étais levé dès les premiers rayons de soleil, revigoré par l'apparition surprise de l'astre lumineux. Un cadeau béni de la dame, après ces combats et cette pluie sans fin! Cela s'annonçait l'une des plus belles journées depuis bien longtemps. Un signe de chance pour cette journée où j'allais me lancer sur la route en direction de Middenheim vers le Nord. Cela signifiait que Ma Dame guidait mes pas et mon bras vers ma destinée, de bon augure pour la suite des choses. Je le sentais, la suite de mon périple se trouvait au dela de ce village, mon futur m'attendait. J'étais bien excité à l'idée des glorieux combats qui viendraient à moi, accompagné de mon fidèle Ombre. Il ne manquait qu'une demoiselle à mes coté à protéger, et me voila qui serait comblé. La douce Melicent serait une candidate de choix, mais voilà que nos chemins risquaient de se séparer. Qu'à cela ne tienne, je reviendrais la chercher dans ce trou perdu une fois la guerre terminée. Si elle était l'élue de mon coeur, la Dame elle même la remettrait sur mon chemin. Je n'avais pas à en perdre le sommeil, je faisais totale confiance en ma déesse pour m'apporter l'aide dont j'aurais besoin dans ma destinée. Et si Melicent en faisait partie, elle me reviendrait. Cela, j'en étais persuadé.

Sitôt mon petit déjeuner avalé, un peu de grain mélangé à de l'eau et des restes de viande séchée, je me dirigeai vers l'écurie afin d'aller nourrir et brosser Ombre. Mon fidèle destrier avait pris du mieux, et je le sentais rempli d'énergie en cette belle journée.

" Alors, mon frère, prêt pour l'aventure? " lui murmurais-je, alors que je brossais son encolure.

Grâce aux soins de Granny Moescher, mon cheval était plus en forme que jamais. Avec de la chance et à bonne vitesse au galop, j'atteindrais la cité de Middenheim avant le coucher de soleil. Les camps de l'armée de l'Empereur m'accueilleraient avec le même bonheur que lors de mon arrivée à Untergard, et je pourrais retourner servir le même chevalier Panthère Ser Alberich Neubert, avec qui j'avais eu le grand plaisir de cotoyer et guerroyer à ses cotés. Personne ne disait non à un écuyer, et encore moins en ces temps de guerre.

Une fois mon cheval pansé et sellé, je sortis de l'écurie pour préparer mes effets personnels. La douce Melicent se leverait bientôt, et je souhaitait lui dire au revoir avant mon départ. J'aurais aimé avoir plus de temps à ses coté, mais ma Dame et ma quête m'appelaient, et je devais partir au plus tôt afin de ne pas voyager à la noirceur. Une fois mon sec prêt, je sortis à l'extérieur, surpris de voir la foule qui s'était amassée à L'Ackerplatz, la place publique du village. La foule y était effervescente, comme si quelque chose se préparait. Peutêtre n'était-ce que la promesse d'une belle journée avec l'apparition surprise du soleil? Je n'y prêtai guère plus attention, car voilà que ma belle noble accrocha mon regard. Mon coeur se mit à battre la chamade en voyant qu'elle me souriait, et je lui répondit de même. J'allais traverser la foule, et j'étais presque rendu à elle jusqu'à ce que mon chemin soit bloqué par Urgrim le nain.

" Pis, mon gars ? T'as pu essayer l'épée ? Tout est bon ? "

Je me retint de lui foutre un gifle à cet impertinent ! Comment osait-il bloquer mon chemin de la sorte !??! Mais d'autres pays d'autres moeurs, ces créatures rustres semblaient avoir un statut spécial en ces contrées, et je pris une grande respiration pour me calmer. Melicent se détourna promptement pour aller commérer avec d'autres bonne femmes.

" Ah ! Maitre nain ! Oui, j'ai pu essayer mon épée, bien sûr ! Quelle finesse, quel travail du métal que vous m'avez fait là. On m'avait vanté la qualité de vos ouvrages, et ne m'en voila point déçu ! Cette épée a été forgée par la meilleure forgeron de Carcassonne lors de ma naissance, et contre toute attente vous avez réussi à l'améliorer. Quelle chance que j'ai de vous avoir rencontré. Hélas je ne puis point vous payer en ce moment, et j'espère que je pourrai rembourser cette dette bientôt.

Sinon, que se passe-t-il ici ? De bonnes nouvelles j'espère ? La route m'attend, je dois quitter pour Middenheim dès que possible. "

Je tendis l'oreille pour savoir ce qui pouvait bien se tramer. Melicent semblait en grande conversation avec les dames du village, je pouvais bien prendre quelques minutes pour apprendre ce qu'il se passait céans. En espérant que ce ne soit pas de mauvaises nouvelles...

Rumeurs a écrit:

Perception (compétence non aquise) INT 32/2 + 10 = 26

Oh ! Par les burnes de Grimnir, le nobliau il avait pas l'air content du tout que je vienne l'intercepter en chemin ! Peut-être voulait il un moment avec la p'tite demoiselle ? Bah, il n'avait que cela à faire de la suivre comme un chien de poche. Moi j'le vois bien qu'il est en amour cul par dessus la tête, et ça s'rait même pas étonnant que c'te p'tite vlimeuse lui ait jeté un sort. Et pour quoi? Moi j'la vois bien faire, elle fait ses trucs, vit sa vie et travaille bien fort pour aider la tenir la ville alors que lui il attend qu'elle daigne lui jeter un regard. Et puis, la voila qui s'est dejà désintéressée de lui et qui est partie jacasser avec les bonnes femmes. Ah, mon pauvre garçon ! Il apprendra que toutes les femmes sont des sorcières ! Ça lui passera, et bientôt il comprendra que ça ne sert à rien de leur faire la cour.

Bon voilà qu'il commente mon travail. Il sait bien manier le verbe, un putain de nobliau, ça oui ! Je prends le compliment, j'le crois qu'il est sincère, surtout qu'il m'a l'air bien attaché à son épée. Mais pour être honnête, j'aurais préféré des pièces bien sonnantes en guise de paiement. Le baril de bière étsit bien bon, mais ça ne vaut pas le travail sur une lame.

" Oh, t'inquiète fiston. Nous les Nains, nous avons tout sauf la mémoire courte ! Si tu me repaye pas, c'est moi qui irai chercher mon du chez tes descendants, sinon ce sera les miens qui le iront ! Bahaha  ! "

Il s'en sortira pas si facilement celui-là, héhé !

" Sinon, j'sais pas trop c'qui s'passe ! Hey ! Toi ! L'ami ! Tu peux bien m'dire c'qui font là tout le monde ici ? "

Pendant que je laissais le chevalier retourner vaquer à ses occupations, et tenter d'attirer l'attention de la p'tite dame, j'accrochai un péquin par le bras pour savoir c'qui se tramait ici.

Rumeurs a écrit:

Test de Commérange (compétence acquise) CHAR 23 + 30 = 53

C'est fou ce que l'on peut apprendre lorsqu'on prend le temps de bien observer. Rien n'échappait à mon regard acéré. La populace miséreuse qui attendait de bonnes nouvelles, alors que le son cacophonique des voix peinait à enterrer le bruit de leurs estomacs vides criant famine. Le noble qui se croyait bine entendu de race supérieur grâce à son statut de naissance. Il n'avait eu que la chance de sortir du con de sa mère, sinon il serait aussi miséreux et galeux que les autres troufions qui peuplaient ce village. Ah, j'espère pouvoir être présent le jour où il se fera remettre à sa place celui-là. Sa souffrance émotionnelle me procurera la plus profonde des joies. D'ailleurs, ne sait-il pas que sa très chère dulcinée est une sorcière? Probablement pas. Ces arriérés de Bretonniens, en plus de considérer les femmes comme le sexe faible, ne leur accordant un statut qui vaut à peine plus que celui d'un enfant, craignent la magie au plus haut point? Qui sait? Peut-être qu'un jour l'opportunité viendra où il apprendra par pur hasard que la demoiselle manie les vents de magie. Oh ! Je me délecte déjà d'avance de ce moment...

Sinon rien d'extraordinaire : les gens se méfient du nouveau prêtre qui n'a pas su gagner leur confiance. Il ne serait pas une mauvaise idée d'aller m'en faire un allié alors que sa position n'est pas très favorable. Je ne suis pas humain, mais qui sait ce que je pourrais obtenir d'une telle amitié ? Pour le Capitaine Schiller, c'est peine perdu. Il ne jure que par l'épée et la force brute. Malgré tous mes efforts, je ne pourrai jamais m'en faire un allié. La vieille Granny... quelque chose me chicote chez elle mais je ne peux pas mettre le doigt dessus. Elle est méfiante et me parle peu. Elle respecte mes compétences d'apothicaire et me trouve bien utile. C'est réciproque de mon coté, je continue d'apprendre en l'observant. Elle en sait beaucoup plus que le maître qui m'a formé, sans doute que ce savoir acquis me rapportera dans le futur.

Mais pour le moment, j'avais mieux à faire que de me perdre dans mes pensées. Mon dévolu se jeta sur le prêtre, qui devait bien savoir ce qui se passait aujourd'hui, la cause de tout ce brouhaha à l'extérieur.

" Père Dietrich? Bien le bonjour à vous ! Alors que comment se passe votre intégration dans la cité ? Vous savez ce qui se passe ici aujourd'hui? La populace me semble bien heureuse, et je doute que ce soit uniquement grâce a cette douce température.."

Rumeurs a écrit:

Test Commérage (Compétence aquise) CHAR 41 + 30 = 71

Gunther reste à l'écart, écoutant les conversations. Les villageois le saluent lorsqu'il le croisent, mais sans plus. Le chasseur était un être naturellement taciturne et refermé, préférant le silence et la solitude de la forêt plutôt que le brouhaha de la ville. C'était en pleine nature qu'il se sentait le plus libre et à l'aise. L'odeur des feuilles mouillées lui était cent fois préférable à celui de la brique. La saleté des milieux urbains lui semblait dégoutante par rapport à celle de la boue.

Non, décidément, il n'était pas fait pour rester en ces lieux. La Drakwald était sa maison. Il s'autorisa de rester un peu plus longtemps afin de comprendre ce qui se passait et la raison de l'excitation collective, de la façon la plus Guntheresque qu'il soit : en se cachant derrière un pan de mur, les oreilles grandes ouvertes.

Rumeurs a écrit:

Test Perception (Acquis) INT 27 + 10 = 37

Rumeurs a écrit:

Test de commérage Melicent : 23, réussite de 39
Test de perception Augustin : 43, échec  
Test de commérage Urgrim : 55, échec
Test de commérage Mellion : 78, échec
Test de perception Gunther : 23, réussite de 14

Melicent avait à ses cotés la source d'informations la plus fiable du village : La femme de Schiller. Les quelques nobles et bourgeoises qui étaient encore vivantes après la bataille contre les hommes-betes aimaient bien se rencontrer entre elles, et bien sûr, Melicent était toujours invitée. C'est ainsi qu'elle se retrouva dans le cercle de discussion, où la femme d'une cinquantaine d'année s'enorgueillait des informations qu'elle possédait.

" Mon Mari va faire une déclaration dans quelques minutes ! Voyez-vous, le graf Boris Todbringer de Middenheim nous envoie une récompense ! Pour remercier mon mari d'avoir héroïquement défendu la ville, bien entendu ! Un convoi de nourriture et d'équipement pour les villageois. "

La femme de Schiller n'essayait même pas de garder l'information secrète, au contraire, semblant se vanter la position prestigieuse qu'elle possédait de par son statut. Elle parlait assez fort pour que quiconque tende l'oreille puisse tout entendre. C'est ainsi que Melicent et Gunther furent mis au courant.

" Avec un petit extra pour nous, bien évidemment." dit-elle d'un air entendu, le ton beaucoup plus bas cette fois, uniquement pour le cercle des femmes. Certaines ricanèrent, contente de savoir qu'on pensait aux personnes de bonnes familles qui méritaient beaucoup plus que les pauvres gueux qui les entouraient.

Sinon, les discussions et les rumeurs allaient bon train tout autour. Pour ceux qui n'étaient pas au courant du contenu de l'annonce, on espérait enfin des bonnes nouvelles. L'on parlait de la guerre, de la pluie et du beau temps, des blessures, des femmes et des enfants laissées derrière, des camarades tombés au combat, de Sigmar réincarné et tout ce qui pouvait alimenter une conversation. Rien de très intéressant à première vue, sauf que ...

Rumeurs a écrit:

Test de commérage Melicent : 36, réussite de 26
Test de perception Augustin : 18, réussite de 8
Test de commérage Urgrim : 06, réussite de 47  
Test de commérage Mellion : 44, réussite de 27
Test de perception Gunther : 08 réussite de 29

Le beau temps déliait les langues plus que jamais. Les femmes étaient de celles qui jacassaient le plus, menées par la femme de Schiller elle-même, qui n'hésitait pas à se vanter de tout savoir sur tout pour impressionner les nobles telles que Melicent.

" Et vous savez quoi? La bande d'hommes-bêtes que mon mari a combattu, eh bien, elle était sous les ordres de Khazrak le Borgne. Oui oui, celui-là même que le graf Boris Todbringer pourchasse depuis des années après qu'ils se soient mutuellement crevé un oeil. Vous comprenez maintenant pourquoi mon mari reçoit tous ces honneurs et les félicitations du graf du Middenheim lui même ? On raconte qu'il est insaisissable, et tous ceux qui essaient de le pourchasser reviennent les mains vides... quand ils reviennent ! J'ai entendu dire que 10 000 couronnes d'or attendent celui qui apportera la tête de cet homme-bête... qui serait assez fou pour se lancer à sa poursuite ?"

Augustin, entendit tout alors qu'il s'était discrètement rapproché de sa belle. Parions que cette information ne le laissera pas de glace.

Tout près, Urgrim était en discussion passionnée avec quelques villageois qu'il avait apostrophé :

" Hé M'ser Nain ! Vous y croyez vous ?? Des rats monstrueux ! D'la grandeur d'un homme !! À Grimminhagen.. ils rodent la nuit ! Bouffent les cadavres ! C'est Leopold le cousin d'ma femme qui m'a juré sur les couilles de Sigmar d'en avoir croisé un !! "

" Ta gueule Pieter, on le sait que le cousin d'ta femme c't'un menteur! Si tu savais toutes les conneries qu'il te fait gober ! Pas besoin de demander au nain, il y croira pas à tes sornettes...  "

" Non mais j'vous jure que c'est vrai ! "

Alors que les villageaois s'insultaient, un peu plus loin, Gunther écoutait les discussions à la recherches d'informations. Deux couples discutaient tranquillement en s'échangeant les dernières nouvelles :

" Je m'inquiète pour Hans Baumer. Ça doit faire quoi... une semaine qu'on ne l'a pas vu ? Vous croyez qu'il est mort ?"

" Avec toutes les créatures qui rodent dans la forêt, ça ne serait pas surprenant qu'il soit tombé dans le piège de ces abominations. Ou bien il s'est peut-être empoisonné avec les dindons qu'il chasse? Schiller nous a bien mis en garde de ne pas consommer la viande dans la forêt après le passage des hommes-bêtes..."

Hans Baumer était un bucheron bien apprécié de la populace. Bien que Gunther et lui ne soient pas proches, ils se respectaient mutuellement. Hans avait normalement l'habitude de revenir au village après le coucher du soleil, mais effectivement, voilà plusieurs jours qu'il n'était pas revenu... ce qui annonçait possiblement de mauvaises nouvelles.

Mellion, de son coté, était en grande conversation avec le Père Dietrich, prêtre de Sigmar nouvellement arrivé à Untergard. Suite au décès récent de Père Rodolph qui avait accompagné la paroisse dans les 30 dernières années, le clergé avait dépêché l'un de ses jeunes membres pour le remplacer. Malgré son jeune âge et son apparent manque de confiance, le jeune Dietrich semblait compétent et très intelligent.



" Ah, bonjour Herr Mellion. Tout se passe pour le mieux, Sigmar nous a même fait grâce d'une merveilleuse journée pour célébrer l'arrivée d'un convoi provenant de Middenheim. Nourriture et armes pour nous remercier d'avoir vaillamment combattu les engeances chaotiques. Grâce a la Protection Divine du Marteau lui même, Untergard a été protégé des assauts répétés des hommes-bêtes qui détruisent tout sur leur passages. Sigmar, Sa Lumière et Son Courage nous ont permis de résister avec ardeur.

Dans Sa Bonté Divine, il a même protégé la fermette de Granny Moescher à l'extérieur des murs de la ville. Nulle créature n'a daigné approcher sa demeure où vivent aussi les orphelins. Quel merveilleux miracle nous a-t-il offert en épargnant son domaine de tout combat ! Granny doit être d'une piété extraordinaire pour recevoir ce Saint Cadeau de la part de Sigmar !"

Le prêtre joignit les mains en regardant au ciel alors qu'il s'exprimait, son visage démontrant toute la dévotion qu'il portait envers son seul et unique Dieu.

" Et vous Mellion, bous ne vous ennuyez pas trop ici ? J'ai cru comprendre que vos talents d'apothicaires ont été particulièrement utiles pour les soins de nos blessés..."